Voilà un an, je franchissais le cap des trois-quarts de siècle avec une fière et belle intention : repartir autour du monde à la rencontre des lieux et, surtout, des êtres que j’y ai tant aimés. Certains, comme moi, ont encore bon pied bon œil. D’autres décabanent depuis quelque temps déjà. Certains, enfin, sont passés sur l’autre rive. Je pense à tous. Je les aime tous.
Depuis novembre dernier, le virus est passé par-là et mon grand projet sommeille désormais dans la naphtaline. C’est à peine si j’ai eu le temps d’une première escapade en Mongolie pour de retrouvailles avec une famille nomade chez qui j’avais passé quelques semaines durant l’hiver 1997. Un moment rare, dense, émouvant, que je n’oublierai pas et dont j’ai rapporté des dizaines d’heures de vidéo, en cours de montage.
Pour les autres destinations, il va falloir encore attendre. 2021 risque de rester peu propice. 2022 ? 2023 ? Je me donne jusqu’à 2024, année des mes quatre-vingts ans, pour mener à bien mon rêve. Ensuite, ça dépendra du grand architecte.
Le virus aura tout de même eu du bon. Comme des milliers de mes semblables, je l’ai contracté. Même pas peur. A peine quelques petits symptômes mais franchement, lorsque vous recevez à cet âge un avis officiel disant que vous avez été testé positif et vous priant instamment de ne plus mettre un pied au-delà de votre palier, vous commencez à mettre un peu d’ordre dans vos affaires.
Depuis que le monde s’est rétréci, j’ai pris le temps de retrouver, dans mes archives, ceux et celles que, sous la houlette de l’ami Jean-Philippe Rapp, j’avais accueillis ou accompagnés dans l’émission Zigzag Café. Ce ne sont pas des clips ! Plutôt de sereines maraudes de 45 minutes chacune.
Tous ces documents sont désormais en ligne sur ma chaîne YouTube. Jetez-y un œil mais ne vous précipitez pas. Attendez de disposer du temps suffisant pour les savourer jusqu’au bout. Pas d’inquiétude : Grâce à la magie du web, ces moments resteront en vie bien après nous.